Ce travail s’intitule  » Promotion des comportements actifs chez des enfants d’école primaires de quartier prioritaire ». Après une évaluation initiale réalisée en France et en Espagne, ce travail a permis la conception, la mise en œuvre et l’évaluation d’un programme visant à encourager l’activité physique des enfants, dans deux écoles de la ville de Tarbes. De multiples actions (sensibilisation, formation des enseignants, réaménagement de la cours et du temps de repas…) ont permis d’augmenter l’activité physique et de diminuer le temps sédentaire de plus de 300 enfants. La participation active de la ville de Tarbes, de l’inspection d’académie des Hautes Pyrénées ainsi que des équipes enseignantes des écoles ont permis la réussite de ce projet ambitieux. Celui-ci se poursuit actuellement dans d’autres écoles de la ville.

En voici un résumé plus détaillé:

Le risque d’inactivité physique est plus important chez les enfants qui sont les plus défavorisés au cours de leurs premières années de vie. L’une des stratégies les plus prometteuses pour promouvoir l’AP et réduire le temps sédentaire (TS) est la mise en place d’interventions en milieu scolaire. Les chercheurs ont relevé un faible nombre d’études concernant les relations entre les capacités motrices et cognitives pendant l’enfance et en particulier pour les enfants défavorisés. Cette thèse avait donc 4 objectifs principaux :

1) Analyser l’AP et le TS des enfants de 8 à 11 ans à différents moments de la journée en France et en Espagne.

2) Réaliser et évaluer l’efficacité d’une intervention en milieu scolaire visant à promouvoir l’AP et à réduire la ST chez les enfants de 6 à 10 ans d’un quartier défavorisé. Cette intervention était composée de plusieurs leviers d’intervention : sensibilisation des enfants avec des ateliers théoriques et pratiques, sensibilisation des parents, formations pour les enseignants, aménagement de cour de récréation, partenariat avec l’Inspection Académique des Hautes-Pyrénées et avec la mairie de Tarbes.

3) Analyser les données des questionnaires adressés aux enseignants à la suite de ces interventions afin de bénéficier d’informations sur les expériences vécues à l’école.

4) Explorer les relations longitudinales entre l’AP, la motricité et les capacités attentionnelles des enfants défavorisés.

Plusieurs résultats ont été obtenus :

1) Les enfants espagnols étaient plus actifs avant et après l’école, mais de manière égale aux enfants français pendant les heures scolaires; l’école a contribué à réduire les différences culturelles.

2) Des effets positifs semblent s’être produits avant l’intervention dans chaque école et se sont maintenus en post intervention (p<0,05).

3) Les enseignants ont adhéré au projet d’intervention et ont proposé des breaks de sédentarité et des ateliers d’AP supplémentaires.

4) Deux arbres d’inférence conditionnelle ont révélé que les capacités attentionnelles étaient prédites par les habiletés motrices globales, notamment la vitesse et la coordination du membre supérieur.

Ainsi, ce travail fournit de nouvelles orientations dans la promotion de l’AP, en particulier pour les enfants issus des quartiers défavorisés. Il révèle également que les relations entre le mouvement et la cognition au cours de l’enfance sont complexes et non linéaires.